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Togo: Pendant que des chantiers inachevés jonchent le territoire, Faure Gnassingbé commémore une figure controversée

Togo: Pendant que des chantiers inachevés jonchent le territoire, Faure Gnassingbé commémore une figure controversée

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De son incendie à la pose de la première pierre, il a fallu sept ans. Cinq ans après le lancement des travaux de reconstruction, l’immeuble principal n’est toujours pas achevé. Annoncé pour 18 mois, le chantier est toujours en cours. Le grand marché d’Adawlato n’échappe pas à la triste réalité d’un pays où la terre accouche difficilement des édifices publics.

Le 30 janvier 2020, à la veille de l’élection présidentielle, Tségan Yawa Djigbodi, présidente de l’Assemblée nationale, posait la première pierre du chantier de reconstruction de l’immeuble principal du grand marché d’Adawlato, au nom du chef de l’État, Faure Gnassingbé.

Un chantier censé redonner vie au cœur économique de la capitale, détruit par un incendie sept ans plus tôt. L’engagement avait été pris de livrer le nouvel ouvrage après 18 mois. Cinq ans plus tard et sans surprise, les commerçantes attendent toujours.

Le gouvernement togolais sous Faure Gnassingbé a fait de la pose de premières pierres un modèle de développement. De grandes cérémonies, des bains de foule, des discours solennels… mais après les feux des projecteurs, le silence s’installe et les pierres restent posées sur du sable mouvant.

Le chantier de reconstruction du grand marché d’Adawlato s’ajoute à la longue liste. Au Togo, assister à la réception d’un ouvrage dont on a vu le lancement est un privilège réservé à ceux qui jouissent de l’espérance de vie des tortues.

En 2020, lors de la cérémonie de la pose de la première pierre, Rose Crépy, présidente d’alors des commerçantes du grand marché, avait émis le souhait que les travaux se déroulent dans les délais prévus afin de permettre aux femmes de


retrouver un cadre de travail digne. Trois ans plus tard, elle décèdera sans voir l’édifice sortir de terre.

Pendant que les travaux piétinent au grand marché de Lomé, celui de Kara, incendié trois jours avant celui de Lomé, a été reconstruit et inauguré en avril 2023. L’ouvrage a coûté environ 8 milliards dans le cadre du projet d’appui à la reconstruction des marchés aux commerçants de Kara et de Lomé (PARMCO).

Pourquoi, jusqu’à ce jour, celui de Lomé traîne toujours ? La réponse réside en partie dans l’incapacité chronique du gouvernement à mener à bien ses projets d’infrastructures ou de développement.

La lenteur des travaux publics au Togo n’est pas un fait nouveau. Depuis des décennies, le pays s’illustre par des projets lancés à coups de milliards mais qui peinent à se concrétiser : PND, PADAT, PDRI Mo, PDRD, PAPV, etc. Le secteur des BTP est gangréné par une corruption indescriptible, des surfacturations et l’attribution des marchés à des entreprises peu qualifiées ou en lien avec des proches du régime.

Même les projets bénéficiant de financements extérieurs sont souvent interrompus faute de paiement. Des chantiers inachevés jonchent le territoire, symboles d’une gouvernance où les intérêts particuliers priment sur l’intérêt général.

Incapable de mobiliser 11,5 milliards pour reconstruire son plus grand marché, Faure Gnassingbé et son gouvernement préfèrent pourtant organiser en grande pompe le 20ᵉ anniversaire du décès de Gnassingbé Eyadéma.

Une commémoration coûteuse pour honorer une figure controversée qui, pendant 38 ans, a légué à son successeur un pays socialement délabré, économiquement exsangue et politiquement divisé.

François Bangane

Source: lalternative.info